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Dupré-Lardeau teste la litière forestière fermentée

De gauche à droite : Jean-François et Régis Feignon, agriculteurs dans l'Indre, Didier Luneau, Nicolas Lemane et Sophie Pornet, des Ets Dupré-Lardeau, ont présenté mercredi 29 mars la recette de la Lifofer, une décoction à base de litière forestière fermentée.

Dans l’Indre, Dupré-Lardeau expérimente depuis un an la Lifofer, une solution naturelle à base de litière forestière fermentée. À l’occasion d’une conférence de presse Vert l’avenir, organisée par le Naca, le mercredi 29 mars, le négoce a présenté cette nouvelle solution et les premiers résultats encourageants.

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À la recherche de solutions alternatives pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires, le négoce Dupré-Lardeau s’est lancé depuis un an, avec 15 agriculteurs, dans l’expérimentation de la Lifofer, une décoction naturelle à base de litière forestière. Une initiative de leur conseiller technique, Nicolas Lemane : « Dans une formation, j’ai rencontré un agriculteur qui pratiquait la technique du Lifofer : litière forestière fermentée. C’est une méthode éprouvée en Amérique Latine et au Japon », a-t-il expliqué mercredi 29 mars lors d’une conférence Vert l’avenir, organisée par le Naca, à Saint-Gaultier (Indre).

Des pieds de tournesols plus développés

La litière forestière fermentée est une technique permettant d’enrichir le sol en microorganismes « efficaces » (bactéries, levures et champignons) pour créer un environnement favorable à la culture et booster son activité biologique. Le principe ? Prélever la matière organique forestière dans les bois alentour et cultiver les microorganismes présents, spécifiques du milieu, avant de les épandre dans les cultures.

Si la méthode demande encore à être perfectionnée, les premiers essais réalisés sur des parcelles de tournesols l’an dernier sont prometteurs. « Les pieds de tournesol et leur système racinaire sont plus développés », rapporte Nicolas Lemane. Il note également un effet favorable sur la germination des graines. D’autres essais vont démarrer cette année sur les prairies et les cultures de blé, orge, colza et triticale.

Jusqu’à 4 000 l de produit pour 30 kg de litière

La production de la Lifofer se fait en plusieurs étapes. La première consiste à laisser fermenter en condition anaérobie, pendant 20 à 30 jours à 25 °C, le mélange : la litière forestière et le son de blé, source d’amidon et de fibre.

© H. PARISOT - Mélange de litière forestière et de son de blé en cours de fermentation.

Vient ensuite la deuxième étape : transvaser la phase solide obtenue dans un sac en jute et la laisser infuser 7 jours à 25 °C avec du petit-lait, de la mélasse de canne à sucre et de l’eau non chlorée. « Un sac de jute peut être infusé quatre fois, donc avec 30 kg de litière on peut faire 4 000 litres de produit forestier », détaille Nicolas Lemane.

La décoction doit être diluée de 5 à 10 % du volume de la bouillie de pulvérisation. Il est conseillé de l’épandre une fois le sol réchauffé, de nuit, et à raison de 50 l/ha. Cette solution est destinée aux cultures, mais pas que… Jean-François Feignon, agriculteur dans l’Indre, utilise le surplus pour ses bovins. « Je mets ce qu’il me reste dans ma paille, comme ça, les bons microorganismes sont déjà présents dans mon fumier », témoigne-t-il.

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